Vous avez remarqué le nombre de fois où les gens peuvent vous dire, sur le ton de la familiarité : “C’est gentil de ta part“. Concrètement, derrière cette expression se cachent plusieurs non-dits la plupart du temps. Pour commencer, l’expression “c’est gentil” peut avoir une connotation positive ou négative. Ne dit-on pas parfois pour une personne un peu simplette “Il/Elle est gentil(le)” ? Ne dit-on pas parfois que “la gentillesse est la noblesse de l’intelligence” ? Revue de l’expression pour se faire sa propre opinion 🙂
La gentillesse comme modèle de savoir-vivre
Si vous suivez notre blog, vous savez que nous abordons souvent les questions de l’individualisme, du vivre en société comme par exemple dans notre sujet sur le fait de sortir en soirée entre ami(e)s. Au regard des autres, avec les exigences d’objectifs que nous imposent à toutes et tous la société, le monde du travail, le professionnalisme, on oublie souvent le regard de l’autre, les attentes également. Parmi les qualités que l’on se complet parfois à revendiquer, on pense naturellement à la bienveillance. Et pour le coup, bienveillance et gentillesse font souvent bon ménage.
Être gentil(le), c’est tellement appréciable et dans certains milieux tout à fait original pour être remarqué au point de dire :”C’est gentil de ta part“. Mais au fond, qu’est-ce qui l’est vraiment ? Plus que les actes en eux-mêmes, qui peuvent donc être par exemple bienveillants, le “c’est” de l’expression chosifie l’être en quelque sorte remercié qui devient donc gentil. Si l’on vous dit cela, ce n’est plus tant l’acte bienveillant qui est pris en compte par l’autre, c’est vous comme personne par nature gentille.
La gentillesse et ses limites
Cela dit, la gentillesse, comme je l’évoquais en préambule de ce petit article, peut être vécue comme quelque chose de moins positif. Au-delà de l’expression horrible qui dévalorise un tiers :“il/elle est gentil(le)”, on peut évoquer le fait qu’un acte a été pour le coup bien trop bienveillant. Par exemple, on peut dire “c’est gentil de ta part” pour évoquer le fait que la personne en a trop fait eu égard à ce qu’elle était en droit de faire. On retrouve ainsi fortement cette expression dans le monde du travail lorsque vous en faites par exemple un peu trop pour un partenaire, un client, un fournisseur… On la retrouve également dans la vie en société, entre amis, dans une relation tripartite notamment.
Revendiquer la positive attitude de la gentillesse
C’est Kant, en philosophie, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs (de mémoire), qui présentait le respect comme le minimum acceptable entre deux êtres. Le respect, c’est neutre sous sa plume alors que d’autres sentiments, comme l’estime conduisent à une attitude encore plus positive envers l’autre : La bienveillance que nous évoquions, la politesse qui manque cruellement parfois, et bien entendu le sujet de notre article : La gentillesse.
Assumer sa gentillesse, sans espoir de retour, c’est aussi une dimension d’un universalisme progressiste.
X.D.
Merci Vincent pour votre gentillesse. Je le pense sincèrement. Je viendrai vous voir jeudi.