En général, si vous décidez d’entamer des travaux de rénovation dans votre vieille maison ou dans une ancienne grange, vous aurez besoin de créer des ouvertures et puits de lumières. Les ouvertures de baies dans les murs porteurs, particulièrement, nécessitent de respecter le caractère architectural de l’immeuble et sont particulièrement délicates à réaliser. le mieux est de contacter dans ce cas des professionnels du bâtiment. Zoom toutefois sur la manière de procéder à l’ouverture de baie dans un mur.
Quelques conditions à respecter et les outils à employer
Il est important de savoir dans un premier temps que le percement d’une fenêtre ou d’une porte dans un mur porteur extérieur est toujours soumis à autorisation préalable, ce qui implique donc même ici plus qu’une déclaration de travaux, un permis de construire. Dans un second temps, certaines zones rurales et urbaines nécessitent de respecter des contraintes architecturales concernant l’emplacement des ouvertures et leurs dimension. On ne peut pas forcément faire une ouverture de baie dans un mur porteur comme on veut.
Renseignez-vous auprès de la mairie et éventuellement auprès de l’ABF (l’architecte des bâtiments de France) de votre lieu de domicile.
Si vous avez reçu l’autorisation, le professionnel ou le particulier aguerri qui souhaite se lancer dans l’aventure aura besoins en termes d’outils de :
- Pièces de charpentes,
- Des étais tubulaires,
- des planches de coffrage,
- Un engin de levage,
- Une équerre,
- Un cordeau traceur,
- Un niveau à bulle,
- Un marteau,
- Une brouette, une griffe de cintrage,
- Des chevillettes,
- un maillet de maçon,
- une taloche,
- une truelle,
- un pistolet extrudeur,
- un rouleau à peindre,
- du ciment,
- de la chaux,
- des gravillons,
- du sable,
- un joint d’étanchéité de type “maçonnerie”,
- de Bitume d’étanchéité pour soubassement,
- de fers à béton.
Vous comprendrez à la lecture de l’ensemble de ces outils et matériaux que vous êtes parti(e) pour un réel chantier dans votre habitat, bien plus que pour la pose de toile de verre à peindre sur vos murs 🙂 .
Les étapes et questions techniques
Attention, faire seul ou accompagné(e) une ouverture de baie dans un mur porteur comporte des dangers. Il faut donc vérifier auprès d’un architecte que c’est bien possible et étayer la maçonnerie avant d’entreprendre des travaux de démolition.
Si vous décidez dans une première étape de percer l’ouverture dans le mur, il faudra lacer un premier étai en travers, une pièce de charpente. N’oublions jamais que cette entreprise de démolition porte atteinte à la stabilité générale de la construction entière. Si c’est une maison en pierre, il faut d’abord desceller un bloc et les autres viennent facilement. Mettez un premier étai sous forme de poutre en travers et mettez en place une étai de maçon tubulaire de part et d’autre. Placez ensuite une pièce en bois pour le hausser au bon niveau et réglez la hauteur via la broche.
Trois solides poutres en travers supportées par des étais tubulaires posés sur cales suffisent en principe ici à supporter le mur de façade. Tracez ensuite les dimensions de l’ouverture à réaliser avec votre cordeau traceur.
Effectuez la démolition de haut en bas en partant des étais et en utilisant la massette, le ciseau et la broche de maçon (au besoin la barre de mine). Assurez-vous toujours que les blocs restés en place sont solidement maintenus et qu’ils ne risquent pas de se détacher lors des travaux. Il vous faudra probablement aussi creuser le sol pour le coffrage qui suivra.
Pour le soubassement extérieur, vous aurez besoin de réaliser un béton armé. Le coffrage est fait de planches de trente millimètres d’épaisseur superposées sur chant avec renfort de montants soutenus par des jambes de force cloutée, des étais et des cales en partie basse.
Vérifiez la verticalité du coffrage en utilisant votre niveau à bulle.
Dans l’étape qui suit, ferraillez le soubassement par une armature dont la longueur doit correspondre à celle du coffrage moins deux centimètres à chaque extrémité. Mouillez les pièces du coffrage (rappelons-nous ici que le béton chauffe). Procédez au coulage de celui-ci et tapez au maillet sur le coffrage pour que le produit occupe tout le volume concerné sans poches d’air.
Toujours dans le cas d’un mur en pierre, le soubassement est moins épais que celui-ci, il est donc nécessaire de faire un raccord pour le sol en coulant une semelle de béton non armé pour prolonger la dalle de la pièce. Au dessus du soubassement enterré, on coule dans l’étape suivant et en plusieurs fois une allège en béton armé en intégrant comme parement une maçonnerie en pierre avec le reste du mur. On utilise alors un coffrage simple couvrant toute la largeur de l’ouverture et maintenues par des chevillettes de maçon.
Lors que le béton est séché,on décoffre et on effectue sur l’allège de la baie un tracé toujours à l’aide du cordeau traceur. On poursuit ensuite par la construction de jambages de fenêtres en pierre de taille de récupération (issue des pierres que vous avez enlevées). Ce n’est pas un habillage mais une maçonnerie qui va supporter les linteaux et l’ensemble du poids du mur. votre niveau à bulle est ici indispensable pour vérifier les normes et le respect de l’aplomb. Utilisez la pierre pour les appuis de la nouvelle fenêtre.
Les jambages sont montés en pierre de taille jusqu’au niveau des nouveaux linteaux. Vous aurez besoin de votre engin de levage.
La partie centrale de la baie est constituée par un pilier pour les jambages de deux vitres par exemple. faites la même épaisseur que pour le mur.
Les linteaux sont en pierre de taille également et se mettent en place de manière classique sur les jambages des deux fenêtres avec un joint de mortier. Utilisez encore l’engin de levage. Il permet de centrer convenablement les linteaux. reste à reconstruire la partie du mur au dessus des linteaux afin de faire jonction avec la maçonnerie. On utilise les moellons originaux pour éliminer le vieux mortier..
Cirez les joints que vous aurez réalisés lors du raccord et attendez le séchage complet pour procéder à la dépose des étais en travers. Bouchez les trous avec des moellons. La pose des huisseries se fait avec des pattes de liaison métalliques qu’il faut sceller au mortier. Pensez à réaliser après séchage un joint d’étanchéité et utilisez un mastic de calfeutrage avec votre pistolet extrudeur.
A l’intérieur, procédez la rénovation du rejointement de la maçonnerie. Ici, vous aurez besoin d’un mortier bâtard composé de ciment et de chaux. Cela sert également de revêtement à l’allège de la fenêtre.
A l’extérieur, appliquez un revêtement protecteur sur le soubassement en béton armé de la nouvelle baie vitrée. Pensez au remblaiement également après quelques jours suite à l’application au rouleau de bitume et de résines.
Pour aller plus loin, retrouvez ici en vidéo un exemple d’ouverture réalisée dans un mur :
Pourquoi recourir à un bureau d’études structure pour réaliser des travaux de modification d’un bâtiment ?
Grâce à cet article, vous connaissez désormais tous les moyens matériels dont vous aurez besoin afin d’effectuer une ouverture de baie dans un mur porteur de votre maison. Ces conseils, notamment dans les étapes à suivre lors de la démolition, vous permettront de vous assurer dans le cas où vous réaliseriez personnellement ces travaux. Cependant, avant de se lancer dans un projet d’ouverture d’un mur porteur dans une maison, il faut être garanti de la possibilité technique d’effectuer un tel chantier.
Pour ce faire, la rédaction vous recommande de vous rapprocher d’un architecte ou directement d’un bureau d’études structure. Ce type de cabinet est spécialisé dans les grandes modifications de bâtiment. Ces experts pourront ainsi, via une visite dans votre hébergement, analyser l’état général de la structure et, le cas échéant, du mur porteur sur lequel vous souhaitez intervenir. Ils pourront à ce titre vous aider à préparer au mieux votre chantier en vous précisant les points de vigilance, et surtout les phases de démolition et de reconstruction à respecter pour garantir la sécurité et la stabilité de la structure.
C.S.